Chapitre IX

 

 

 

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Le Belem-Globe

   Jules se réveille la tête près du pied du mât de misaine. Il lève les yeux et voit trois grands mâts avec des voiles bien bordées et, au bout du bateau, un immense piquet de bois terminé par une voile. De l'autre côté se trouve une cloche argentée. Il y a aussi une immense barre en acajou. Soudain, une porte s'ouvre, un homme sort. Jules passe la tête dans la pièce d'où un marin vient de sortir. Il fait très chaud dans cet endroit, des hommes travaillent sur des machines qui font beaucoup de bruit.

  - Cette salle doit être la salle des machines, dit Jules.

Il décide de faire demi-tour pour aller voir le capitaine.

Celui-ci se tient à la barre du Belem.

    - Comment t'appelles-tu ? demande le capitaine.

    - Jules Verne !

    - Quel âge as-tu ?

    - 16 ans, répond Jules !

    - Et d'où viens-tu ?

    - De Nantes !

    - Que fais-tu sur mon bateau ?

    - Je souhaitais le visiter !

Le capitaine, intrigué, regarde Jules, puis demande :

    - Mon petit gars, un de mes mousses vient de tomber malade, veux-tu le remplacer ?

Jules, étonné mais content, accepte.

    Le capitaine lui donne l'ordre de monter au mât de misaine pour surveiller le large. Jules obéit, mais une violente secousse lui fait perdre l'équilibre. Il essaie de se rattraper aux haubans qui se cassent sous son poids, Jules tombe à l'eau. Il appelle au secours mais le Belem continue sa route.

    Soudain, il aperçoit une drôle de chose qui file sur l'eau.

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Il crie et agite les bras.

    - Au secours, au secours !

Le bateau s'arrête, une femme lui tend la main.

    - Mais que faites-vous dans l'eau ? Où est votre bateau ?

Jules lui raconte toute l'histoire.

    - Ah ! vous avez perdu votre bateau alors ?

    - Oui, c'est ça ! répond Jules.

    - Je veux bien essayer de le rattraper, propose la femme.

    - C'est impossible ! répond Jules. Les femmes ne savent pas naviguer et votre bateau ne semble pas assez puissant.

La femme, vexée, s'écrie :

    - Mais si mon bateau peut rattraper le vôtre et je sais naviguer !

    - Bon, d'accord, à qui ai-je l'honneur ?

    - Je m'appelle Ellen Mac Arthur, je suis anglaise et je fais la course du Vendée Globe.Pour le moment, je suis deuxième!

Elle emmène Jules voir le bateau de plus près.

- Qu'est-ce que c'est ? demande Jules

- C'est le pilote automatique, quand on fait une réparation ou quand on dort, cela dirige à ma place.

- Et cette chose ?

- C'est le radome satellite, ça sert à envoyer des e. mail et les e. mail sont des messages que l' on envoie par ordinateur.

Ellen lui dit aussi comment marchent les radars, la table à cartes, la radio et le ballast à eau. Jules ne comprend pas tout mais il est ébloui par toutes ces nouvelles techniques. Soudain, Jules crie:

- Ellen venez-voir !

Ellen vient et rit:

- Ce sont sûrement les icebergs qui t'ont fait peur!

- Des quoi ? demande Jules

- Des icebergs ! rectifie Ellen, ce sont des montagnes de glace.

Ellen regarde sur sa carte. Ils se trouvent à peu de distance du Cap Horn ! Elle explique à Jules:

- Nous allons bientôt atteindre le Cap Horn ! Et si nous le dépassons, nous serons de vrais marins!

Mais, bientôt l' atmosphère devient lourde, la houle forte et de gros nuages arrivent de babord. Ellen replie le spi léger et sort le spi médium. Il n' est pas étarqué que déjà le vent est passé du N.E. au S.E. à 35 noeuds. Elle se précipite sur les commandes du pilote, mais la poulie de tête de mât est arrachée : le spi est sous l' eau. Jules essaie d'aider Ellen, mais en vain. Soudain, le bateau vire de bord et Ellen tombe à l'eau. Alors Jules lui lance un cordage, il la tire et la rammène sur le pont du KingFisher. Elle le remercie.

- Tu m'as sauvé la vie Jules ! Merci !

- De rien !

Jules et Ellen arrivent enfin aux Sables d' Olonne. Ellen reçoit la coupe mais elle dit :

- Jules, prends cette coupe, sans toi je serai morte !Tu l'as méritée plus que moi !

Jules monte sur le podium.

 

Pour savourer sa gloire, il ferme les yeux, mais quand il les rouvre, il est dans la cale du Belem qui n'a jamais quitté le port de Nantes. Tout cela n' était qu' un rêve. Mais, Jules savait qu' il méritait vraiment cette coupe et qu'un jour il deviendrait écrivain pour raconter toutes ces aventures...

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