Au XVIIIe siècle , les bateaux montés sur cale sont construits en plusieurs étapes. La première concerne toute la charpente du navire et consiste à monter le batiment en "bois tort" ses pièces maîtresse sont alors installées. Les bordages de la grosse charpente sont ensuite fixés avec de longs clous de fer ou des gournables. L'étape suivante est le calfatage avant que la partie de la coque immergée, la carène, ne subisse le corroyage. Les dernières étapes de construction se déroulent après le lancement et le lestage du bâtiment. Il faut le mater, lui donner ses vergues, voiles, poulies, ancres, canons. Le lancement du bateau demande aussi des techniques particulières. Ils sont lestés de barriques vides afin de rehausser leur ligne de flotaison, procédé leur permettant de passer les hauts-fonds ligériens avant d'être lancés en pleine mer.
La croissance du commerce et les différentes évolutions industrielles du XIXe siècle modifient les techniques de construction. Lorsque les navires étaient en bois, le travail était effectué principalement par les charpentiers qui façonnaient au coup d'oeil les différents éléments de la coque. La construction en fer et acier a modifié les pratiques, ces matériaux étant plus difficile à réaliser. Ainsi est apparue la salle à tracer où les traçeurs dessinent à même le plancher, en grandeur nature les formes du navires et de ses différents éléments permettant de réaliser des gabarits qui serviront au découpage et au formage des tôles et des profilés. A l'apparition de la "logatome" machine à pentographe électronique qui exécute à l'échelle grandeur les formes dessinées à l'échelle 1/10e, les éléments de la coque du navire peuvent être tracés sur papier à cette échelle.
Le montage sur cale a subi également une évolution importante au cours des années. Que la coque soit en bois ou métallique, le montage commençait par le milieu et progressait simultanément vers l'avant et l'arrière. Les différents éléments, quille, carlingues, varangues, membrures, barrots, tôles de bordé et de ponts sont montés et assemblés un à un, dans un ordre bien déterminé jusqu'à l'état d'avancement prévu pour le lancement.
L'assemblage était réalisé par clous ou chevilles pour les navires en bois, puis par rivets pour les navires en fer et en acier.Chaque partie des tôles, après son usinage est assemblée à la coque à l'aide de rivets, sur les cales de construction. La première étape de ce procédé est le montage de la tôle-quille et de la carlingue centrale, reposant sur les lignes de tins en bois de la cale de construction. Ensuite, viennent s'ajouter les poses des varangues, puis des cloisons transversales, des menbrures et des bordés extérieurs, cela jusqu'à la finition du pont supérieur. Ce montage "pièce par pièce" de la coque est orchestré par les équipe de riveurs, puissante corporation dans les chantiers navals. Les chauffeuses de rivets, à l'aide de braseros mobiles, chauffent au rouge ces rivets avant que ceux-ci ne soient présentés dans les trous des tôles prévus à cet effet. Ensuite les frappeurs, les enfoncent à l'aide de marteaux. De l'autre côté de la tôle, les teneurs de "tas" attendent l'apparition des rivets pour que leur extrémité soit modelé sous une forme semi-cylindrique.
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